Le risque nucléaire, qu’est-ce que c’est ?

En cas d’accident nucléaire, des substances radioactives peuvent être relâchées dans l’air, dans la terre et/ou dans l’eau.
L’appellation “radioactive” signifie que ces substances émettent divers rayonnements (alpha, bêta, gamma) dangereux pour la santé car ils peuvent provoquer, selon la dose reçue, des mutations dans les cellules des êtres vivants, ou la mort de ces cellules.

Effets à l’échelle des cellules

Les rayonnements alpha, beta et gamma sont “ionisants” : ils ionisent les molécules et brisent les liaisons entre les atomes qui les constituent.

Les cellules, étant elles-mêmes formées de molécules, sont affectées par ces rayonnements* : une mutation cellulaire par altération de la molécule d’ADN peut se produire. Heureusement, nos cellules possèdent plusieurs gènes de surveillance et de réparation de l’ADN, qui sont efficaces à condition que la dose reçue ne soit pas trop importante.

Si la dose est trop forte, la cellule restera mutée, ou même sera amenée à mourir.

En fait tout va dépendre :
du type de rayonnement reçu (alpha, beta, gamma)
de l’énergie de ces rayonnements
de la durée de l’exposition (pour une même dose énergétique, les effets sont plus importants si l’irradiation se produit sur un temps plus court).
du type de cellules touchées (les tissus les plus fragiles sont la peau, l’intestin, la moelle osseuse, les cellules reproductrices : spermatozoïdes, ovules).

Les fortes doses provoquent des effets parfaitement déterminés : à partir de telle dose, il se produit nécessairement telle chose. Les doses plus faibles provoquent des effets plus aléatoires, probabilistes.

*L’action sur les liaisons moléculaires peut être directe, mais aussi indirecte. En effet, les rayonnements provoquent la radiolyse de l’eau, c’est-à-dire sa décomposition en radicaux libres H° et OH°, lesquels sont extrêmement réactifs et oxydants, et peuvent modifier les liaisons chimiques au sein des molécules organiques, de l’ADN par exemple.

Effets à l’échelle de l’organisme

Les cellules qui vont poser problème sont celles qui sont mortes, et celles qui ont muté.

Le cas des cellules mortes
Si elles sont peu nombreuses, le fonctionnement de l’organe irradié ne sera pas affecté, et les cellules mortes seront petit-à-petit évacuées et remplacées par l’organisme.
Si elles sont plus nombreuses, l’organisme irradié va souffrir de symptômes persistants : brûlure, perte de cheveux, cataracte, troubles digestifs, affaiblissement des défenses immunitaires… Une hospitalisation est alors indispensable, et peut mener à la guérison.
Si elles sont encore plus nombreuses, l’organe irradié peut être biologiquement détruit, ou cesser de fonctionner, entraînant éventuellement la mort.

Ces effets sont à relativement court terme (“effets immédiats”).

**L’unité légale de dose reçue (absorbée) par la matière est le joule par kg de matière, appelée également gray : 1 Gy = 1 J/kg
Jusqu’à 2 Gy environ, la guérison se produit généralement. A partir de 5 Gy, en cas d’une irradiation externe de l’ensemble du corps, la mort est pratiquement certaine (perforations intestinales, défaillances d’organes, hémorragies).

Le cas des cellules mutées
Si elles sont éliminées par le système immunitaire, l’organe irradié ne sera pas affecté.
Si elles ne sont pas éliminées, une tumeur cancéreuse peut se développer (principalement de la thyroïde, des os, du sang, du poumon, du sein). Dans le cas de cellules reproductrices, des anomalies génétiques peuvent être transmises, avec risques de malformations, troubles mentaux et retards de croissance (effets avérés chez l’animal, en question chez l’homme).

Ces effets sont à relativement long terme (“effets différés”).

Quantification des risques

La connaissance des effets sur l’homme provient d’études épidémiologiques sur des populations exposées (les populations ayant subies les bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki ou la catastrophe de Tchernobyl), et d’extrapolation d’expériences sur l’animal.
De façon générale, les conséquences d’une irradiation sur un organisme humain sont difficiles à quantifier, elles dépendent de très nombreux facteurs (type de rayonnement, énergie absorbée, débit, organe(s) touché(s)…) qui ne sont pas forcément exactement connus lors d’un accident. En outre, les effets des faibles doses (probabilistes) sont plus difficiles à quantifier que ceux des fortes doses (déterministes).

Enfin, les conséquences à long terme sont plus difficiles à quantifier que celles à court terme, car dans les études épidémiologiques il faut prendre en compte les autres causes potentielles de cancers.

Source : http://rme.ac-rouen.fr/effets_rayonnements_ionisants.htm

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